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Le 28 octobre 2019

Ryding-Regency démontre que le système canadien de salubrité des aliments ne fonctionne pas

(Ottawa) – La tendance à l’autosurveillance des programmes de sécurité au sein de l’industrie alimentaire a permis à l’abattoir de Ryding-Regency de verser des centaines de produits potentiellement contaminés sur les étagères des magasins pendant presque un an, avant que des mesures ne soient prises pour protéger les consommateurs peu méfiants.

« Un système de sécurité alimentaire qui rappelle les produits potentiellement contaminés longtemps après leur consommation en est un qui ne fonctionne pas », a déclaré Fabian Murphy, président du Syndicat de l’Agriculture qui représente les inspecteurs et inspectrices qui travaillent pour l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

Ottawa a donné à des entreprises telles que Ryding-Regency une grande latitude pour contrôler leurs propres critères en matière de sécurité des aliments, ainsi que la possibilité de dissimuler les problèmes des inspecteurs et inspectrices. Le nouveau règlement sur la salubrité des aliments au Canada ne fait rien pour rectifier cette lacune.

Les règles actuelles de l’ACIA permettent à ces entreprises d’échantillonner leurs propres produits et de faire appel à des laboratoires privés pour tester la présence de bactéries potentiellement mortelles telles que E. coli. Ces tâches étaient autrefois effectuées par des inspecteurs et inspectrices indépendant(e)s de l’ACIA. Les exploitants autorisés à exporter aux États-Unis sont censés s’assurer que les laboratoires qu’ils engagent informent l’ACIA de tous les résultats des tests.

Tel n’est pas le cas pour les abattoirs produisant uniquement pour les consommateurs canadiens. Ces entreprises sont tenues de fournir les résultats des tests uniquement lorsque les inspecteurs/inspectrices demandent à les consulter, et par ailleurs ces résultats ne sont pas automatiquement transmis à l’administration centrale de l ‘ACIA. Il incombe à la compagnie d’aviser l’ACIA lorsque son programme d’essais révèle la présence de bactéries. Mais que se passera-t-il si elle ne le fait pas ?

« Dans un tel cas, la viande d’abattoirs qui fournissent des produits aux consommateurs canadiens est soumise à des exigences de sécurité moins strictes. Cela doit changer », a ajouté Fabian Murphy.

Les registres révèlent que l’industrie alimentaire canadienne mérite un examen plus approfondi. La société Maple Leaf Foods a dissimulé les résultats de tests de l’ACIA montrant la présence de la bactérie listeria mortelle dans son établissement de Bartor Road en 2008, qui a entraîné le décès de 22 Canadiens/Canadiennes. L’entreprise XL Beef n’a pas été en mesure de produire des résultats de tests en sa possession plusieurs jours après l’éclosion de E. coli dans son immense usine de Brooks, en Alberta, en 2012.

Les produits de Ryding-Regency qui sont apparus sur les tablettes des magasins il y a un an comptent parmi les centaines de ceux que l’ACIA a rappelés aujourd’hui. « L’ACIA aurait-elle ignoré les résultats de tests montrant la présence d’E. Coli si elle avait été mise au courant de ce problème douze mois plus tôt ?», a cherché à savoir Fabian Murphy.

« Les entreprises du secteur alimentaire qui dissimulent aux Canadiens et Canadiennes des informations essentielles sur la salubrité des aliments ont brisé la confiance du public, non seulement pour elles-mêmes, mais pour l’ensemble du secteur. Ottawa doit intervenir pour protéger le public car il est clair que les règles d’inspection actuelles exposent les Canadiens et Canadiennes à de sérieux risques », a indiqué Fabian Murphy.

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Pour de plus amples renseignements: Jim Thompson I jim@thompsoncom.ca I 613-447-9592